La technologie Apple au service de l’UDL

Qu'est-ce que l'UDL ?

La conception universelle de l'apprentissage (Universal Design for Learning, ou UDL) est une approche qui soutient tous les apprenants dans l'accès à l'apprentissage. Fondamentalement, l'UDL est une approche qui cherche à s'appuyer sur un large éventail de méthodes d'enseignement et d'apprentissage, dans l'intérêt de la réussite de tous les apprenants. L'Office of Educational Technology aborde spécifiquement la question du financement qui soutient le développement de l'UDL.

Plutôt qu'une pédagogie figée, l'UDL cherche à développer des approches favorisant l'accès aux contenus et le partage de l'expérience d'apprentissage de diverses manières.

On pense naturellement à la prise en charge des besoins spécifiques, mais l'UDL va plus loin : il s'agit de répondre aux besoins de TOUS les apprenants, et pas ceux d'élèves particuliers.

L'accessibilité n'a pas seulement pour but de soutenir les individus, mais bien d'assurer l'accès pour tous.

Le dictionnaire de Cambridge propose deux définitions du terme  :accessibility

« Fait de pouvoir être atteint ou obtenu facilement »

and

« Qualité de ce qui est facile à comprendre ».

En partant de ce constat, quel est l'impact sur l'éducation et la pratique en classe ?

Nous utilisons souvent le terme de différenciation dans les écoles pour évoquer la prise en charge des besoins des élèves. Les tâches sont différenciées pour répondre aux besoins généraux des élèves, faciliter la compréhension de ceux qui en ont besoin, ou proposer des activités d'approfondissement à ceux qui attendent davantage de défi.

Avec l'UDL, la conception de l'apprentissage tient compte des différentes approches qu'un élève peut choisir d'adopter. La technologie peut jouer un rôle considérable en aidant les enseignants et les apprenants à élaborer ces nouvelles approches.

Le défi en classe

La différenciation se fait souvent par groupe : les élèves traditionnellement « moins aptes » bénéficient d'un soutien supplémentaire.

L'accessibilité consiste à donner à l'apprenant la possibilité d'accéder à l'apprentissage ET de partager ce qu'il a appris.

Prenons l'exemple d'un enfant qui a des difficultés de lecture. Plusieurs raisons peuvent expliquer ces difficultés : l'âge, la nouveauté de la langue, la dyslexie, etc. Si on lui donne des instructions écrites pour réaliser une tâche, il va immédiatement peiner à accéder à l'activité. Ce n'est pas l'activité elle-même qui pose problème : l'obstacle de départ réside dans le fait qu'il ne peut pas lire ce qu'il doit faire.

La solution pourrait donc être de lui donner les instructions verbalement pour qu'il les comprenne plus facilement. Mais ce n'est pas idéal : il ne recevra l'information qu'une seule fois, alors que les élèves munis d'instructions écrites peuvent s'y référer à de multiples reprises. Cette approche, bien que différenciée, n'est donc pas équitable.

Prenons un autre exemple.

Un enfant est invité à partager ce qu'il a appris sur la bataille d'Azincourt. La tâche consiste à créer un exposé et à le présenter à la classe. Mais qu'en est-il si l'un des élèves de la classe (et ils sont généralement plus d'un d'ailleurs) est introverti ? L'idée de faire un exposé devant un groupe est très loin de sa zone de confort. Malgré toutes ses connaissances, il peut être tellement mal à l'aise qu'il n'arrivera pas à montrer tout ce qu'il sait ou à faire un bon exposé.

Il pourrait peut-être lire ses diapositives, de façon à ne rien oublier. Mais l'exposé ne serait pas très vivant – encore une solution imparfaite. La présentation elle-même ne serait pas très efficace, si bien que la tâche n'apporterait finalement pas grand-chose, à part renforcer la peur de l'enfant de s'exprimer devant des gens.

Ces deux exemples véridiques se produisent tous les jours dans les salles de classe. Ces tâches n'ont pas pour but de faire échouer les apprenants, mais elles aboutissent souvent à ce résultat.

Comment la technologie peut-elle aider ?

Dans le premier scénario, si les instructions orales sont une aide pour l'élève, pourquoi ne pas les enregistrer en même temps qu'une démonstration visuelle de la tâche ? Les fonctionnalités d'enregistrement d'écran ou de notes vocales intégrées à l'iPad sont très simples d'utilisation. Et il existe aussi des outils plus avancés comme les commentaires oraux sur les documents dans Showbie. De cette façon, l'apprenant peut voir et entendre les consignes. Il peut aussi les réécouter autant de fois qu'il le souhaite. Et cela a d'autres avantages encore : en écoutant le langage utilisé tout en ayant une représentation visuelle de ce qui est dit, il développe ses compétences linguistiques.

Pour l'enseignant, l'effort supplémentaire est minime : il donne déjà l'instruction verbalement et la modélise sans doute visuellement d'une manière ou d'une autre. L'utilisation de la technologie facilite la rediffusion et lui permet de gagner du temps.

Dans le deuxième scénario, que se passerait-il si l'apprenant devait créer un exposé oral, mais qu'il n'ait pas besoin de le présenter « en direct » ? En utilisant la fonctionnalité d'enregistrement d'écran de l'iPad, ou un outil comme Clips pour ajouter une voix off et d'autres éléments, l'élève peut créer des diapositives accompagnées d'explications orales, et exporter le tout sous forme de vidéo à partager avec la classe. Il aura accompli la tâche de la même manière. Mais grâce à la technologie, il aura surmonté l'obstacle initial que représente le fait de parler devant toute la classe.

Le choix est un puissant outil d'apprentissage. Il autonomise les élèves en leur offrant la liberté de travailler de la manière qui leur convient le mieux. L'application Jamf Teacher offre un soutien efficace aux apprenants et aux enseignants. Elle propose des approche simples pour donner le choix aux élèves, sans les submerger d'options inutiles. On peut masquer les applications inutiles pour éliminer les distractions, faciliter l'accès à des contenus supplémentaires sur Internet, et même fournir un moyen simple de demander de l'aide, sans que le reste de la classe ne le sache. Pour les élèves, cela peut faire toute la différence.

Ces solutions simples reposent sur des outils d'accessibilité élémentaires et elles aident TOUS les apprenants, quels que soient leurs besoins spécifiques.

Mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg : la technologie peut soutenir les apprenants d'innombrables façons. Explorer les possibilités offertes par la technologie, c'est entrevoir à quoi pourrait véritablement ressembler l'apprentissage. L'important est de bien définir ce que vous cherchez à développer en classe, et quelle est l'intention pédagogique.

S'il s'agit de développer l'écriture manuscrite, c'est bien l'objectif de la tâche. Mais si ce n'est pas le cas, de quelles autres façons les élèves peuvent-ils interagir avec l'information et partager ce qu'ils ont appris ? Vidéo, dessins, musique, théâtre, peinture, photographie, la liste est infinie. Lorsque vous repensez la façon qu'un élève peut avoir de montrer ce qu'il a appris, vous allez dans le sens de l'équité de l'apprentissage.

Des outils pour aider les enseignants et soutenir les élèves

Voyons maintenant comment les enseignants peuvent soutenir les élèves.

Nous avons vu comment la vidéo peut favoriser le transfert d'informations et faciliter la rediffusion des informations. Cela vaut aussi au moment de l'évaluation : avec des commentaires audio enregistrés sur le travail de l'élève, ou même une vidéo expliquant précisément les points soulevés, l'évaluation sera plus personnalisée et pertinente. Autre avantage, le retour d'information est plus instantané, ce qui réduit la charge de travail des enseignants.

L'utilisation de la technologie en classe ne s'arrête pas à la conception de l'apprentissage. Les élèves n'ont pas besoin d'attendre que les enseignants ne changent leur approche pédagogique pour bénéficier d'un meilleur accès à l'apprentissage. iOS, par exemple, met toute une série d'outils d'accessibilité à disposition de l'élève.

Les fonctionnalités de conversion de la parole en texte et inversement, comme le montre l'activité ci-dessous, montrent clairement comment l'accessibilité peut soutenir l'apprentissage.

Imaginons que j'aie demandé aux élèves de ma classe de rédiger une description d'une photo que nous sommes en train de regarder. À l'oral, ils sont tous capables d'utiliser des mots et des phrases très descriptifs pour parler ce qu'ils voient sur l'image. Puis je leur demande de l'écrire. BLOCAGE. Les élèves qui ont du mal à épeler sont immédiatement désavantagés. Ils finissent par utiliser des mots qu'ils savent écrire plutôt que ceux, plus descriptifs, qu'ils voudraient vraiment employer.

Et si l'on utilise la fonction de conversion de la parole en texte ? Plutôt que d'essayer d'écrire les mots difficiles qu'ils connaissent sans aucun doute, ils les disent à voix haute devant leur iPad. La voix est ensuite convertie en texte et les élèves voient comment le mot s'écrit.

Ils peuvent aussi sélectionner du texte pour que l'iPad le lise à voix haute, et ainsi contrôler leur ponctuation. Tout ce processus développe les compétences de l'élève, mais lui permet aussi de montrer ce qu'il sait et de corriger son travail.

Encore une fois, on ne fait qu'effleurer la surface des possibilités. Mais ces exemples illustrent l'appui que la technologie peut apporter aux élèves et son impact en termes d'équité à l'école.

Quels outils pouvez-vous utiliser pour aider TOUS les apprenants à réussir ?