Jamf Blog
Person balances on hands, legs in the air. Half in shadow, half in sun.
Janvier 3, 2023 Par Dean Hager

En 2023, trouvons le juste équilibre.

Dean Hager, CEO de Jamf, se penche sur les enseignements que nous pouvons tirer de 2022. Il nous propose de les mettre en application pour réussir l'année 2023, même dans ces temps difficiles.

Chaque année, je publie un article sur les leçons tirées de l'année passée et je m'interroge sur ce que nous pouvons attendre de l'année à venir. Cette année est particulièrement inquiétante dans tous les secteurs, et les technologies ne font pas exception.

Pourtant, je suis convaincu que l'avenir nous réserve quelques éclaircies.

Je n'ai pas la faculté de lire l'avenir, et je ne prétends pas être plus intelligent que l'administrateur Mac moyen. Ce que j'ai, en revanche, c'est une vision à long terme du secteur des technologies : les défis, les changements et les leçons apprises au fil des décennies.

Que nous a appris 2022 ?

L'année dernière, j'ai prédit que le monde de la technologie allait être dominé par plusieurs phénomènes en 2022, sur la base des tendances que j'observais. Voyons si j'avais vu juste et ce à quoi nous devons nous attendre en 2023.

La montée en puissance d'Apple

Ma première prédiction pour 2022 était qu'Apple allait gagner du terrain dans l'entreprise. Je me suis appuyé sur la capacité d'Apple, en particulier couplé à Jamf, à offrir une expérience grand public de l'informatique – une nécessité dans une culture de travail hybride.

Et c'est exactement ce qui s'est passé en 2022 : Apple a gagné du terrain.

Selon une enquête sur les parts de marché d'International Data Corporation (IDC), les ventes mondiales de PC ont diminué de 13,3 % au troisième trimestre 2022 par rapport à l'année précédente, ce qui représente un recul de 112,5 millions d'unités. Les ventes de PC traditionnels ont totalisé 73,8 millions d'unités au cours du trimestre. Et Apple ? En hausse de 40,2 % au niveau mondial au cours du même trimestre, les ventes de Mac dépassant légèrement les 10 millions d'unités.

Selon Statista, non seulement la part de Mac a atteint pour la première fois un pourcentage à deux chiffres au troisième trimestre, mais elle a également atteint 17 % aux États-Unis, un véritable record.

Et naturellement, l'iPhone continue de dominer le marché des smartphones ; il a même devancé Android aux États-Unis en début d'année.

Quel est l'avenir d'Apple ?

Je maintiens ma prédiction de l'année dernière : les appareils Google ne sont pas encore installés dans les entreprises. Et Microsoft ne propose pas ni appareil ni système d'exploitation mobile. Apple a donc le champ libre avec un large éventail d'appareils (iPhone, iPad, Mac) à la fois conviviaux et sûrs pour les entreprises. Ces facteurs feront qu'Apple dépassera Windows en part de marché dans l'entreprise et ce, dès la fin de l'année 2029. Peut-être même plus tôt.

Télétravail et pratiques hybrides

L'année dernière, j'ai prédit que le télétravail et les pratiques hybrides allaient transformer la gestion des accès. Ces évolutions allaient en effet inciter de plus en plus d'entreprises à abandonner les VPN au profit de l'accès réseau zero-trust (ZTNA).

Et c'est exactement ce qui s'est produit : Gartner a rapporté un taux de croissance de 60 % de l'adoption du ZTNA entre 2021 et 2022. Et cette tendance ne fait qu'accélérer.

Ce que je n'ai pas vu venir ? La résistance au télétravail.

Selon Forbes, les employés préfèrent tout simplement le télétravail et les modèles hybrides : 32 % des employés tiennent à rester intégralement en télétravail, et 59 % privilégient une approche mixte. En fait, ils ne sont que 9 % à souhaiter revenir au bureau à plein temps. Pourtant, c'est bien là que la plupart des cadres voudraient les voir.

Les protocoles Covid se sont assouplis, mais je ne pense pas que l'on puisse revenir en arrière. Les équipes ont travaillé à distance de manière très efficace pendant deux ans. Comment pourraient-elles bien réagir face à un PDG qui affirme qu'il faut tous se retrouver au bureau ?

La direction et les employés ne voient pas le télétravail du même œil.

Une étude récente de Microsoft nous apprend que, malgré l'augmentation du nombre d'heures travaillées, du nombre de réunions et d'autres indicateurs d'activité, 85 % des leaders disent ne pas avoir confiance dans la productivité des employés quand ils ne sont pas sous leurs yeux.

Je me demande si la résistance au télétravail est fondée sur des données de productivité... ou sur une impression.feeling

Des styles de management dépassés

Honnêtement, je pense que c'est en grande partie la faute des vieux schnocks (je suis un vieux schnock, donc je peux le dire).

Tout au long de ma carrière, j'ai observé des comportements inquiétants chez les décideurs. Certains faisaient délibérément un tour dans les bureaux à 17 heures. Ils disaient : « De mon temps, à 17 heures j'étais encore assis sur cette chaise. Où sont-ils passés ? Les gens ne sont pas sérieux. »

Même à l'époque, ça me rendait fou. Les cadres ne savaient rien de la vie ou des habitudes de travail de l'employé. Ils voyaient seulement qu'il n'était pas sur sa chaise à ce moment précis. Et que peut-on déduire du fait qu'il n'était pas sur sa chaise à 17 heures ce jour-là ? Pas grand-chose, si vous voulez mon avis.

Mais c'est comme cela que ma génération a appris à diriger. C'était une ferme de bureaux modulaires : la direction pouvait voir tout le monde et savait si les employés étaient occupés ou non. Il était normal d'évaluer les gens en se demandant qui était le premier arrivé et le dernier parti du bureau chaque jour.

En bref, beaucoup d'entre nous ont appris à gérer des équipes en surveillant les employés. Je crois qu'une partie de la résistance au télétravail s'explique par ce mode de pensée vieillot.

Adopter le télétravail

Bien sûr, le télétravail n'est pas possible pour tous les emplois – dans le commerce de détail, par exemple. Mais quand il est techniquement possible, les meilleures entreprises donnent à leurs employés les moyens de travailler là où ils se sentent le plus productifs.

Je sais que, dans certaines organisations, les responsables ont observé que les collaborateurs en télétravail n'étaient pas aussi performants que leurs collègues présents au bureau. Mais cela ne veut pas forcément dire que le télétravail ne fonctionne pas.work Peut-être que ça ne fonctionne pas dans cette entreprise spécifiquement.

La question est : « pourquoi ? »

Si les dirigeants ont un préjugé défavorable à l'égard du télétravail, ils risquent de cultiver un environnement d'abord axé sur le présentiel. Quand la communication, l'autonomisation et la reconnaissance de l'effort reposent avant tout sur la présence des gens dans un bureau, ne soyons pas surpris que le télétravail ne donne pas les résultats attendus.

Le soi-disant « échec » du télétravail n'est pas tant une mise en cause des employés qu'un reflet de la manière dont les organisations abordent ces nouvelles pratiques. Pour survivre dans l'ère moderne, je crois que les organisations finiront par s'ouvrir au télétravail pour les mêmes raisons que nous l'avons fait chez Jamf.

Pourquoi Jamf a choisi le télétravail

Nous recrutons les meilleurs talents.
Où qu'ils se trouvent dans le monde, nous pouvons leur proposer une carrière.

Nous offrons un meilleur équilibre.
Nous permettons aux employés de réduire leurs frais de déplacement et de stationnement. Pour eux, il devient bien plus facile de gérer l'équilibre entre travail et vie privée.

Nous sommes plus efficaces.
C'est vrai, les sessions de collaboration que nous organisons ponctuellement sont très agréables et productives. Mais des visioconférences régulières sont tout simplement plus efficaces. Les collaborateurs Jamf peuvent passer rapidement d'une réunion à l'autre, et nous n'avons pas à annuler en cas de déplacement.

Nous sommes plus accessibles.
Quand la visioconférence est généralisée, tout le monde est sur un pied d'égalité. De plus, en tant que personne souffrant d'une déficience auditive, je peux vous dire que j'apprécie le son parfaitement net de mes AirPods. Dans une salle de conférence, j'ai souvent beaucoup de mal à entendre les personnes qui sont loin de moi. Pour d'autres collaborateurs, ce sont les sous-titres, la traduction en langue des signes et les multiples technologies d'accessibilité qui font la force de ces réunions.

Nous sommes moins freinés dans notre croissance.growth
Les locaux sont un fléau pour une entreprise en croissance. Avant d'opter pour le télétravail, Jamf ne parvenait pas à agrandir ses installations assez rapidement pour accueillir toutes les personnes que nous recrutions. Nous étions constamment en travaux. Aujourd'hui, nous faisons des économies et nous grandissons sans augmenter de manière significative nos investissements et nos frais généraux.

Qui gagnera cette bataille culturelle ?

Pour les carrières où le télétravail est techniquement possible, je pense que son adoption se poursuivra et qu'il finira par s'imposer pour trois raisons :

  1. Les employés voteront avec leurs pieds.
  2. Les avantages commerciaux vont devenir indéniables avec le temps.
  3. Ceux qui refusent le télétravail vont finir par prendre leur retraite.

L'art de concilier confidentialité et impératifs de l'entreprise

L'année dernière à la même époque, j'exprimais mon inquiétude face au dilemme de la sécurité et du respect de la vie privée. Je suis navré de vous le dire, je suis plus inquiet encore cette année. Certaines organisations n'hésitent pas à violer la confidentialité des employés, non seulement au nom de la sécurité, mais aussi pour mesurer leur productivité.

Quand ils découvrent que leurs employés n'apprécient pas leurs plans de retour au bureau, certains dirigeants se mettent en quête d'outils pour mieux les espionner.

Ils appliquent tout simplement leur vieille méthode de management aux espaces numériques : « Si je ne peux pas vous surveiller physiquement, je le ferai par l'informatique. »

Je suis convaincu que le retour de flammes sera d'une grande violence. En multipliant les outils de surveillance et en portant atteinte à la vie privée de leurs collaborateurs, les organisations s'exposent à des réactions très négatives de leur part – voire à des poursuites. Une ou deux affaires très médiatisées suffiraient à changer les attitudes en matière de confidentialité.

Augmenter les restrictions n'améliore pas toujours la sécurité.

Il reste néanmoins que nous devons sécuriser les ressources et les données stratégiques de l'entreprise. Et cette injonction est chaque année – chaque jour, même – plus impérieuse. Mais la solution n'est pas toujours de limiter les capacités des employés ou leur droit à la vie privée.

Prenons un exemple récent : les clients de certaines institutions financières se sont plaints que les employés utilisaient des moyens de communication personnels comme WhatsApp à des fins professionnelles. En contournant les contrôles institutionnels, ils exposaient les données des clients.

Si une organisation interdit aux employés d'utiliser des applications personnelles pour échanger dans le cadre du travail et qu'ils le font quand même, le problème relève des Ressources humaines. Malheureusement, trop d'organisations veulent des solutions informatiques.

Certaines renoncent au BYOD et achètent des téléphones pour chaque employé, uniquement pour avoir un contrôle total sur l'appareil – et empêcher l'installation de WhatsApp.

Mais cette approche coûte très cher à l'organisation et aggrave le problème.

Laissez-moi vous expliquer :

Les employés n'auront pas leur appareil professionnel sur eux 24 heures sur 24, parce qu'il n'est pas pratique d'avoir deux téléphones. Les employés savent également que le service informatique peut suivre la localisation de ces appareils entièrement gérés. Donc ils ne les gardent pas sur eux en permanence.

Par contre, s'il y a une chose que nous avons toujours sur nous, c'est bien notre téléphone personnel.does

Et que se passe-t-il quand un impératif professionnel survient et qu'un employé n'a pas son téléphone d'entreprise avec lui ? Il n'a pas d'autre choix que d'utiliser son téléphone personnel et ses outils de communication habituels. Le résultat : la solution informatique qui devait éliminer le BYOD contraint les employés à utiliser cet outil redouté.forcing

La bonne solution, et ma prédiction pour 2023 et au-delà : les organisations finiront par comprendre qu'il faut à la fois des règles RH et des solutions informatiques qui encouragent leur respect.

À mon avis, la bonne solution est celle d'un téléphone unique avec deux partitions et deux lignes téléphoniques eSIM : une pour le travail et une pour la vie privée. L'équipe informatique ne peut pas et ne doit pas tenter de contrôler ce qui se trouve sur la partition personnelle de l'employé. Mais, avec Jamf, elle peut protéger la partition de travail et y installer des outils de communication sécurisés et approuvés.

Grâce aux nouvelles fonctionnalités d'iOS 16, les collaborateurs peuvent facilement mettre leur téléphone en mode personnel pour se déconnecter complètement du travail. Pourtant, ils disposent en permanence d'un moyen simple et accessible de respecter les règles de communication de l'organisation.

Quand l'informatique élabore des règles de sécurité en tenant compte de l'expérience et du comportement des utilisateurs, les organisations sont mieux protégées.

Ce que les écoles ont appris sur la technologie au cours des deux dernières années

Croyez-le ou non, cette affreuse pandémie a eu des effets bénéfiques. Les enseignants ont eu deux grandes révélations :

Certains enfants n'ont jamais eu la possibilité de travailler à la maison.

Les enfants des familles aisées pouvaient naturellement faire leurs devoirs sur le bel ordinateur de la maison, mais c'était impensable pour les enfants défavorisés. Cet écart est devenu impossible à ignorer lorsqu'il a fallu faire classe à distance.

Les enseignants ont été contraints d'utiliser la technologie pour enseigner à distance. Et ils ont ainsi appris à l'exploiter davantage en classe une fois revenus à l'école.

Même les plus réticents ont commencé à voir l'intérêt de ces technologies. La technologie n'est pas un mal nécessaire ou une distraction : elle peut enrichir l'apprentissage.enhance

Les enseignants ne se sont pas contentés de reproduire leurs pratiques traditionnelles dans un format numérique. Ils ont compris qu'ils pouvaient utiliser la technologie pour favoriser l'apprentissage dans toutes sortes de domaines – et pas seulement l'informatique.

Les enseignants du monde entier parlent d'une seule voix : « Nous devons intégrer la technologie dans l'apprentissage. »

Par exemple, le gouvernement de Taiwan, avec l'aide de Jamf, a récemment déployé 400 000 tablettes dans les écoles. Taiwan a compris qu'il ne s'agit pas seulement d'intégrer technologie dans la salle de classe : c'est une toute nouvelle manière d'apprendre. Les iPad ont une fonction de correction automatique :les élèves reçoivent des retours instantanés et les enseignants sont plus efficaces en classe.learn Grâce à Jamf School ou Jamf Pro, les iPad sont personnalisés pour chaque élève, quel que soit leur nombre. Cela leur permet de travailler à leur propre rythme. Et avec Jamf Safe Internet, les écoles autonomisent l'apprentissage tout en protégeant les élèves des dangers en ligne.

Taiwan n'est pas un cas isolé. Nous observons les mêmes démarches au Japon, en Allemagne et aux États-Unis. La salle informatique appartient au passé. Les administrations cherchent à déployer massivement une technologie sûre dans les écoles, pour favoriser l'équité, l'implication et l'apprentissage des élèves.

Le secteur des technologies dans le climat économique de 2023

Beaucoup sont inquiets. Ils me demandent quand le secteur de la technologie va rebondir. Il faut dire que les licenciements ont été fréquents à la fin de l'année 2022 et que la récession semble nous guetter.

Honnêtement, j'espère qu'il ne va pas « rebondir ».

Ce phénomène de rebond à répétition est en soi un problème. La pandémie est arrivée. Il y a eu des licenciements. L'économie s'est rouverte. Les embauches ont été massives, accompagnées de rémunérations généreuses. Mais nous sommes allés trop vite. Et une nouvelle vague de licenciements a eu lieu.

Je voudrais que la technologie cesse de rebondir. Nous sommes dans un secteur passionnant avec un grand potentiel. Mais notre croissance, dans tous les domaines, doit se faire de manière responsable. Ne pêchons ni par excès de prudence ni par précipitation : visons le centre du fairway.

La technologie est présente dans tous les aspects de notre monde. Le secteur se redressera comme il l'a toujours fait. Mais il fait cesser d'osciller au gré de l'actualité et privilégier la santé à long terme de l'organisation, de ses employés, de ses clients et de ses actionnaires.

Ma prédiction : pour le secteur de la technologie, 2023 se terminera mieux que 2022.

L'avenir de Jamf

Et nous ? Jamf s'agrandit toujours. Mais nous allons rester fidèles à notre approche prudente de la croissance. Nous avons toujours enregistré de bonnes performances financières et nos produits sont en phase avec tendances que j'ai décrites plus haut. De plus en plus d'organisations adoptent les appareils Apple, le télétravail et l'apprentissage en ligne. Elles privilégient les technologies et les règles de cybersécurité qui encouragent les bons comportements tout en garantissant la fiabilité de chaque appareil et de chaque personne qui accède aux ressources d'entreprise.

En d'autres termes, nous avons toutes les cartes en main pour continuer à soutenir la réussite de nos clients en 2023 et au-delà.

2023 devrait être une année d'équilibre.

Les gens ont besoin d'harmonie entre vie professionnelle et vie privée. Les organisations cherchent à concilier confidentialité et sécurité. Les acteurs des technologies doivent trouver un équilibre entre croissance et rentabilité. Quant aux écoles, elles doivent offrir un accès équitable à la technologie tout en protégeant les étudiants contre ses dangers potentiels.

Comme pour bien des choses dans la vie, l'équilibre est la clé. Grâce à lui, nous pouvons donner à tous de nouveaux moyens et imaginer de meilleures façons de diriger, de travailler et d'apprendre.

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Dean Hager
Jamf
Dean Hager, former Jamf Chief Executive Officer.
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